C’est la sixième année que nous interrogeons les fonctionnaires du monde entier sur l’état du gouvernement numérique, de la technologie et de la modernisation. Les résultats nous aident à orienter notre contenu tout au long de l’année et à guider les personnes qui proposent des exposés pour notre programme en ligne et notre événement annuel.
Qui a répondu à l’enquête ?
Cette année, nous avons reçu plus de cent réponses en provenance de quinze pays. Une fois de plus, près de la moitié des répondants sont des fonctionnaires fédéraux.
Les rôles prédominants de nos répondants sont la gestion de programmes (environ la moitié des répondants), la conception de politiques, l’ingénierie de systèmes, l’analyse de données et la prestation de services. Dans le secteur privé, les principaux rôles des répondants sont la vente et le marketing ainsi que les services de conseil. Notez que nous avons regroupé certains titres indiqués par les répondants afin de consolider les résultats.
14,2 % des répondants avaient un poste de cadre supérieur au sein du gouvernement, notamment directeur exécutif, directeur exécutif principal, directeur général ou sous-ministre adjoint, ce qui représente une hausse de 2 % par rapport à l’enquête de l’année dernière.
Bien que la plupart des réponses proviennent de la région de la capitale canadienne, nous avons également reçu des réponses des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Bulgarie, de Nairobi, de la Nouvelle-Zélande et autres.
Environ 40 % des répondants ont obtenu une maîtrise ou un doctorat, soit une baisse d’environ 10 % par rapport à 2021.
La majorité des répondants travaillaient dans les services techniques, mais de nombreux autres groupes étaient représentés :
Quelles sont les politiques les plus importantes ?
Comme par le passé, nous avons commencé par demander aux répondants de classer les domaines politiques par ordre de priorité. Étant donné que les gens ont tendance à donner une note élevée à tout, il est plus facile de comprendre ces données en fonction de la distance qui les sépare de la moyenne.
Il est intéressant d’observer l’évolution de ces priorités par rapport à l’année dernière : la préparation au changement climatique, la lutte contre les fausses nouvelles et la désinformation, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et la réduction des coûts des soins de la santé grâce à la technologie ont gagné en importance, tandis que la prise de meilleures décisions fiscales/budgétaires, la gestion des conséquences économiques de l’automatisation et la création d’un espace public pour la liberté d’expression ont perdu en importance relative.
De plus, nous invitons les répondants à ajouter les domaines politiques qu’ils souhaiteraient voir figurer sur la liste :
Quelles sont les technologies les plus importantes ?
Nous avons proposé aux répondants plusieurs technologies et leur avons demandé d’évaluer leur importance relative pour les gouvernements.
La comparaison de ces résultats à ceux de 2021 révèle que l’importance relative des données ouvertes et de la transparence a considérablement augmenté, tandis que le travail à distance omniprésent et la chaîne de blocs et la technologie des registres ont quelque peu augmenté. La 5G/le haut débit, les capteurs et l’Internet des objets ont perdu en importance. Nous suivons l’évolution de ces indicateurs depuis quatre ans maintenant :
Nous avons également demandé quelle était l’importance des outils sans code ou à faible code, qui sont devenus de plus en plus courants ces dernières années. C’était la première fois que nous posions une question sur cette technologie, dont le résultat est légèrement supérieur à celui de l’IA (3,95/5) dans l’enquête.
Pourquoi le gouvernement ne peut-il pas innover à la vitesse souhaitée par les citoyens ?
En matière d’innovation, les réponses sont claires : le gouvernement n’innove pas assez :
Nous avons demandé quel était, parmi cinq facteurs, la principale raison de l’incapacité à déployer la technologie aussi rapidement que les citoyens le souhaiteraient. L’incapacité à embaucher et celle à expérimenter sont considérées comme moins problématiques que l’aversion au risque, les processus obsolètes ou les dirigeants non technologiques.
Les apprentissages
Les premières années de FWD50 ont été consacrées au quoi du gouvernement numérique et des moyens pour moderniser les services. Par la suite, nous avons examiné le pourquoi de tels changements. Cette année, le contenu sera dédié au comment.
La pandémie et les défis posés à la démocratie ouverte et à la liberté d’expression soulignent la nécessité de moderniser les services publics. Plus encore, nous avons les moyens de le faire. La question que nous nous posons tous est de savoir comment. Comment tirer le meilleur des startups, tout en évitant le pire ? Comment nous former nous-mêmes et nos dirigeants ?
Que pouvons-nous apprendre (et que devons-nous éviter) des startups ?
Nous voulions savoir quelle était la chose dont les gouvernements pourraient bénéficier (et devraient éviter) des startups. Il s’agissait d’une question écrite, il est donc difficile de résumer précisément les réactions, mais les principaux thèmes qui revenaient sans cesse étaient que le gouvernement devrait imiter l’expérimentation, l’itération, la priorité donnée au produit minimum viable, la tolérance au risque et la conviction qu’il n’y a rien de pire que l’inaction.
En revanche, les attributs des startups que le gouvernement devrait éviter sont les suivants : essayer d’être le premier sur le marché, l’éthique, la volonté de provoquer des ruptures, ignorer les utilisateurs vulnérables ou marginalisés et reconnaître que tout ne doit pas être numérique.
Il y avait également une minorité non négligeable qui s’inquiétait de l’importation du politiquement correct et du mouvement « woke » du monde des startups, ainsi que des excès du gouvernement et des dépenses déraisonnables.
Quelle compétence vous serait la plus utile ?
Nous avons demandé aux répondants de nommer une compétence ou un processus qui, s’ils le maîtrisaient, les rendrait nettement meilleurs dans leur travail. Nous avons consolidé les réponses libres ; voici un nuage de mots de ce que nous avons entendu.
Veuillez noter que les réponses ont été inscrites principalement en anglais, y compris deux qui ont souhaité le bilinguisme.
Les tendances émergentes en matière de gouvernement numérique
Grâce à Kent Aitken, nous avons ajouté à l’enquête une liste de tendances émergentes dans le domaine du gouvernement numérique afin de mesurer la familiarité des répondants avec celles-ci. Nous avons noté chaque tendance de « Inconnue » (1) à « Littéralement mon travail » (5) puis avons calculé la variance (écart-type) des réponses.
Certains termes, tels que les standards numériques, les méthodes agiles et la pensée design, étaient familiers à de nombreuses personnes interrogées ; d’autres, tels que DevOps, les programmes d’accélération, les approches « tâches de pointe » et « règles en tant que code », étaient peu connus.
Les projets Pathfinder et Exemplar, la pensée design, la gestion de produits, les modèles de conception, les « tâches de pointe » et les accélérateurs sont ceux dont la compréhension de ces tendances varie le plus.
Les conclusions
À la lecture des données qualitatives et à la lumière des tendances générales de l’enquête, certaines choses sont évidentes :
- Les personnes interrogées veulent se débarrasser de la bureaucratie et acquérir une partie du rythme et des priorités du monde des startups tout en évitant bon nombre de ses pièges. Il y a un appétit pour de nouvelles compétences et une frustration du fait que les hauts dirigeants ne rêvent pas en grand ou ne saisissent pas les nouvelles réalités de risque et d’échelle qu’offre le numérique.
- La modernisation du gouvernement en tant que profession crée son propre jargon et sa propre terminologie, distincts de ceux du secteur privé. C’est en train de devenir une véritable profession, avec des termes et des attentes différents.
- La pandémie a modifié nos priorités, tant en termes de politique publique que d’importance de certaines technologies.
- Finalement, bien que nous n’ayons pas inclus les données dans cette enquête, il y a un réel appétit pour les événements en personne. Plus de la moitié des répondants ont déclaré qu’ils prévoyaient de participer en personne à notre conférence annuelle de novembre, tandis que beaucoup d’autres ont dit qu’ils avaient l’intention de le faire une fois qu’ils auraient obtenu l’approbation de leur ministère. De nombreux répondants étrangers envisagent de participer virtuellement.